Le crowdlending est un mode de financement alternatif pour les entreprises. Celui-ci permet à des entreprises d’emprunter des fonds directement auprès des particuliers. Ces derniers sont à la recherche d’un placement utile et rentable pour placer leur épargne. Quel est le profil de ces entreprises, sur quels critères sont-elles sélectionnées ? On vous explique.
Pourquoi les entreprises se tournent-elles vers le crowdlending ?
Les entreprises font appel au crowdlending pour diverses raisons en termes de besoins. Tous les secteurs d’activité sont potentiellement éligibles. Cette source de financement permet aux entreprises de diversifier leurs partenaires financiers, mais sert aussi, dans la plupart des cas, à compléter un financement bancaire.
Appartenant au mouvement Fintech, les plateformes de financements participatifs sont réputées pour agiles et rapides. Elles permettent de gagner du temps, un point important pour les entrepreneurs et dirigeants ! Enfin, contrairement aux idées reçues, les taux d'emprunt du crowdfunding sont très compétitifs sur le marché du crédit.
Analyse des candidats
Une sélection rigoureuse des entreprises candidates est nécessaire. Pourquoi ? Parce que l’investisseur particulier ne confiera plus son épargne à la plateforme s'il subit des défauts. Aussi, les plateformes ont une équipe d’analystes financiers qui vont analyser en profondeur les entreprises candidates au crédit.
Les premiers aspects que vérifie l’équipe sont la durée d'existence et l’EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements). Afin qu'une PME soit éligible au crowdlending, celle-ci doit exister depuis au minimum trois ans d’existence et afficher un EBITDA positif. L’analyse se base ensuite sur 5 piliers. Zoom:
- Le besoin de financement.
Les PME font appel au crowdlending pour différents types de besoins tels que une volonté de croissance, de l'immobilier (via le crowdfunding immobilier) ou encore un besoin en fonds de roulement. Le besoin qu’évoque l’entreprise va être analysé par l’équipe d’analystes afin de voir si celui-ci correspond à la réalité et n’est pas sous-estimé.
- La situation financière
Une fois le besoin analysé, les analystes vont analyser la performance de l’entreprise ainsi que ses capacités financières sur les dernières années. Divers indicateurs financiers vont être analysés tels que le chiffre d'affaires, les ratios de rentabilité, d'endettement et de solvabilité ainsi que les capacités d’autofinancement de l’entreprise.
- Le comportement de paiement
Pour chaque entreprise, les analystes croisent les données de plusieurs sources externes fiables afin de déceler les éventuels retards de paiements, impayés, voire saisies en cours. La connaissance du comportement de paiement complète l’analyse obtenue sur la base des comptes annuels, puisqu’elle permet une compréhension instantanée de l’évolution des paiements, de la situation de la trésorerie et des intentions de paiement de l’entreprise. Les relevés des comptes bancaires ainsi que les balances fournisseurs et clients sont également exigés afin d’attester de l’évolution récente de la trésorerie.
- Le management et l’actionnariat
Les chiffres révèlent beaucoup de choses mais il faut aussi analyser l’aspect “ humain ” : l’équipe dirigeante a-t-elle les reins solides ? Quel est son parcours professionnel ? Sa réputation sur le web est-elle intacte ? Combine-t-elle à la fois des compétences en termes de connaissance du métier, de gestion et de processus de vente ? Quel est l’actionnariat de l’entreprise?
- Le marché
Cette analyse a pour but d’identifier les grandes tendances en matière de croissance et d'intensité concurrentielle du secteur d’activité de l’entreprise emprunteuse : s’agit-il d’un marché concentré ou fragmenté ? L’entreprise dispose-t-elle d’un avantage concurrentiel ou d’un positionnement de niche ? Qui sont ses concurrents ?
Attribution de la note de risque
Dans le cas où un candidat est approuvé après toute cette phase d’analyse, une note de risque lui est alors attribuée, reflétant la perception du risque. Cette note prend également en compte les garanties et les sûretés dont va bénéficier l’investisseur dans le cadre d’un dossier. En toute logique plus le rendement proposé - généralement entre 2% et 10% brut l’an - sera élevé plus le risque pris le sera également. L’investisseur peut ensuite choisir, en fonction de son profil de risque, le type de dossiers qu’il souhaite ou non accompagner.
D'un commun accord avec l’emprunteur, l’analyste chargé du dossier détermine alors le taux lié à la classe de risque en tenant compte également de la durée du prêt et des modalités de remboursement (amortissable, bullet etc…). Enfin, le principe de diversification est aussi valable pour cette classe d’actifs qu’est le crowdlending. Ainsi il vaut mieux prévoir d’allouer 20.000€ pour 40 PME que 20.000€ sur une seule !