BeAngels met en avant tous les mois, un membre entrepreneur devenu business angel. Le premier de cette série de portraits est Louis Cornet, fondateur de Movify. Il se prête au jeu et raconte comment il est devenu entrepreneur et business angel.
Movify, c’est quoi ?
Movify est une scale-up spécialisée dans la conception et le développement d’applications digitales pour les entreprises. Notre métier, c’est de la consultance digitale, c’est-à-dire qu’on accompagne nos clients dans la réalisation de leurs applications digitales grâce à nos 70 experts, comprenant des UX designers, développeurs… Nous travaillons par exemple avec Belfius et KBC sur leurs applications de Mobile Banking, avec Proximus et Telenet, ou encore avec DPG Media pour qui nous intervenons sur les applications de streaming VTM Go et Streamz.
Qu’est-ce qui t’a poussé vers l’entrepreneuriat ?
L’aventure ! J’aimais l’idée de créer ma propre voie, personnelle et professionnelle. De créer une entreprise qui me ressemble, notamment avec des valeurs qui me sont chères. Et sur cette base, créer une équipe et participer à une aventure humaine.
Mais cela ne s’est pas fait en un claquement de doigts ! Le processus a été assez long. J’ai mis presque 10 ans à acquérir des compétences dans différents environnements professionnels avant de lancer Movify. J’ai d’abord été salarié dans une entreprise de consultance, où j’y ai fait mes armes. J’ai eu plusieurs rôles dans différents domaines : technique, management, vente, recrutement ou encore people management. Avec cette expérience, je me sentais déjà plus confiant pour lancer ma boite. Seulement, il me manquait encore le contenu et l’expertise. J’avais envie de lancer une entreprise dans les applications mobiles, mais je n’y connaissais rien... J’ai donc débuté en tant qu’indépendant dans ce secteur pour apprendre et connaître ce secteur bien précis. A ce moment-là, je suis devenu confiant d’avoir rassemblé les compétences nécessaires pour mon projet, et Movify est né.
« Mais cela ne s’est pas fait en un claquement de doigts ! Le processus a été assez long. J’ai mis presque 10 ans à acquérir des compétences dans différents environnements professionnels avant de lancer Movify. »Louis Cornet
Quels ont été tes plus grands défis en tant qu’entrepreneur ?
Les défis, il y en a tous les jours ! (rires). En étant entrepreneur, on a de fait une vie trépidante. En 2021, j’ai relevé un défi dont je suis fier : celui d’ouvrir le capital de Movify aux salariés de l’entreprise, après avoir été le seul actionnaire pendant plus de 8 ans. Avec Movify, nous n’avons jamais dû lever des fonds car on a eu la chance d’être rentables rapidement. En ouvrant le capital aux salariés, nous partageons aujourd’hui mieux les responsabilités et l’ownership. Cela a un grand impact sur la motivation, et cela impacte déjà les résultats financiers. Pour autant, la mise en place de l’ouverture du capital a soulevé beaucoup de questions préalables : A quelle audience dans l’entreprise s’adresser ? Est-il plus motivant pour les employés d’obtenir des bonus ? Des stocks options ? Des warrants ? Ou actions ? Et c’est cette dernière option qui a été élue comme la solution la plus disruptive et la plus motivante à long terme.
Autre grand chantier que nous avons mis en place : l’amélioration du bien-être au sein de Movify. On a créé une équipe spécialement dédiée à cela, qui a interviewé tous nos employés afin d’identifier nos forces et nos faiblesses et pourquoi certaines personnes se sentent bien ou moins bien chez Movify. On a analysé les feedbacks récoltés, présenté les résultats à l’entièreté de l’entreprise, et lancé cinq projets pour adresser ensemble les points d’améliorations. De cette manière, les employés sont impliqués pour construire de manière participative le Movify de demain.
« En ouvrant le capital aux salariés, nous partageons aujourd’hui mieux les responsabilités et l’ownership. Cela a un grand impact sur la motivation, et cela impacte déjà les résultats financiers. »Louis Cornet
Aujourd’hui tu as rejoint le réseau BeAngels, en tant qu’investisseur. Quelles ont été tes motivations à passer de l’autre côté de la barrière ?
Tout d’abord, j’adore apprendre de nouvelles choses ! Et pour cela, la formule du groupe d’investissement (BAC) est vraiment super pour apprendre le métier de business angel de manière collégiale. Par ailleurs, j'ai toujours voulu investir à titre personnel dans du capital-risque. Mais ce dont j’avais vraiment envie, c’est de faire le premier pas en vue d’acquérir de l’expérience dans les acquisitions de société. Chez Movify, nous avons des objectifs de croissance ambitieux, principalement organiques, mais cela passera très certainement également par l'acquisition de sociétés. Il est donc intéressant pour moi, qui n’ai jamais dû faire appel à des actionnaires externes pour mon projet, de voir comment se déroule une due diligence ou encore le closing d’un projet. Même si les processus d'acquisition et de levée de fonds sont différents, il y a pas mal de similarités. Actuellement, je suis en due dilligence sur un dossier d’acquisition dans le cadre de Movify et ce que j’ai appris chez BeAngels m’aide beaucoup.
« Actuellement, je suis en due dilligence sur un dossier d’acquisition dans le cadre de Movify et ce que j’ai appris chez BeAngels m’aide beaucoup. »Louis Cornet
L’image que tu avais des business angels a-t-elle évolué avec ton adhésion au réseau ?
Oui, ma perception des business angels a changé depuis que je les côtoie plus. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est le fait de participer aux événements en présentiel. A chaque fois, je fais la rencontre de personnes super intéressantes, qui doivent faire face aux mêmes problématiques que moi. Du coup, les échanges sont riches. J’adore cet aspect-là.