Ludovic Melly est chirurgien cardiaque au CHU UCL Namur. Rien ne présageait que ce jeune suisse allait un jour poser ses valises en Belgique et devenir business angel. Actif depuis plus d’un an et demi dans le réseau, Ludovic souhaite encourager d’autres jeunes à se lancer dans cette activité.
Comment as-tu découvert cette activité ?
Totalement par hasard ! Suite à une visio-conférence pendant le confinement ! Étant moi-même dans une jeune startup golfique à mes heures perdues, je voulais comprendre l’envers du décor d’une levée de fonds, je me suis alors intéressé au monde des investisseurs. Auparavant j’avais une perception des business angels comme des personnages mystiques… je ne savais pas vraiment ce qu’ils faisaient ou comment le devenir. J’avais l’impression que cette activité était réservée à des personnes plus âgées, plus expérimentées.
Qu’est-ce qui a fait que tu as osé sauter le pas ?
Pour quelqu’un qui a un background scientifique comme moi, la formation proposée par BeAngels a rendu cette activité beaucoup plus accessible. En tant que chirurgien et chercheur, j’ai trouvé cela très agréable de pouvoir entrer dans une association de business angels et de recevoir une formation théorique en complément de l'expérience pratique acquise empiriquement . De nature curieux, j’aime comprendre et savoir comment ça se passe plus précisément ! C’est une très bonne formule pour motiver de jeunes loups à rejoindre le réseau et à leur donner les armes pour investir.
As-tu préféré certains modules de la formation ?
J’ai particulièrement apprécié le module sur la négociation. Grâce à lui, j’ai pu aller jusqu’au bout des négociations avec les entrepreneurs sur mes premiers investissements. Le module sur la bonne gouvernance m’a aussi été très utile, puisque j’ai la chance d’avoir pu intégrer quelques conseils d’administration par la suite.
Être chirurgien et business angel c’est donc possible ?
Oui. Je pense qu’il est important de montrer que l’investissement dans les startups est possible même quand on n'est pas issu du milieu de la finance. Plus de jeunes et pourquoi pas des médecins devraient se lancer ! La médecine devient de plus en plus high-tech et c’est très intéressant de rester au fait des évolutions dans ce secteur en tant qu’investisseur. ça donne une autre perspective.
Est-ce difficile de trouver du temps pour cette activité ?
Le temps, ça se vole ou ça se donne. Personne n’en a en trop. Soit on l’offre, soit on l’utilise à bon escient. Quand je n’ai pas la possibilité de me rendre à une réunion de deal making, je la regarde en différée. Et beaucoup de réunions se font virtuellement sans présence physique à l’heure actuelle. Ce n’est donc pas un frein.
As-tu un investissement dont tu es fier ?
Oui, mais à vrai dire plus de l’expérience acquise pendant toute la due diligence plutôt que de l’investissement à proprement parler, pour cela on verra lors de l’exit. Comme après chaque Forum, notre groupe (le BAC) s’est réuni pour débattre des projets présentés. Aucun membre du groupe ne voulait investir sur un projet de valve mitrale percutanée, car le projet leur paraissait incompréhensible. J’ai donc décidé de me rendre seul à la première réunion de deal making de la société Open Stent Solution pour sonder la solidité du projet et de l’équipe. Je trouvais le projet de mon confère, un chirurgien cardiaque d’Amiens, parfaitement innovant avec un concept complètement en dehors des sentiers battus. Après avoir passé beaucoup de temps à vulgariser le projet et à en expliquer le côté totalement novateur aux membres du BAC et à d’autres businessa angels, nous nous sommes fédérés et avons récolté plus d’un tiers du montant recherché. Aujourd’hui je suis encore actif dans la société en tant que membre du board.
Investis-tu uniquement dans des projets Medech ?
C’est en tout cas dans ce type de projet que je peux amener une plus-value ! Mais comme je fais partie d’un groupe d’investissement, nous investissons également dans d’autres secteurs, car chaque membre du groupe à ses compétences.